Association Medico Psycho Pédagogique VIALA

L'Association Viala regroupe neuf Centre Medico Psycho Pedagogique (CMPP) en Ile de France.
Son siége est à Paris.

AMPP Viala
29, rue du Dr Finlay
75015 PARIS
Tel 01 44 37 19 30
Fax 01 44 37 19 39
cmppviala@orange .fr

www.amppviala.fr

Folio revient !

Folio fut longtemps le bulletin interne de l'AMPP.
Nouveau siécle (avec dix ans de retard!):
Ce blog est destiné à promouvoir la réflexion théorique et clinique au sein des CMPP de l'AMPP ...Il se veut donc un lien entre nous tous ... n'hésitez pas enrichissez le ...


Il peut permettre à chacun de publier un article, signaler un texte intéressant.
Il peut proposer des sujets de groupes ou de journées d'étude.
Ceux ci sont variés, glanés au fil de publications, de vidéo de conférences etc..
Tous cependant ont trait aux mouvements actuels agissants en psychiatrie, pedopsychiatrie et dans les CMPP.
Ceci est un blog, à savoir que l'ordre de publication est chronologique (dernier article paru en premier, et que donc une intervention scindée en deux ... commence par sa conclusion !).
Un dernier mot : allez sur le site Psynem (Psychiatrie Necker Enfants Malades) source inépuisable de docs sur les différents aspects actuels de la pedopsychiatrie
http://www.psynem.org/


Textes à adresser à l'AMPP ... publication rapide !
Par ailleurs ce blog peut avoir jusqu'à 100 auteurs .. envoyez moi votre e mail et je vous inscris ... Richard Horowitz

vendredi 22 janvier 2010

Franck Chaumont La Nuit Securitaire

golse: l'enfant

plasticité ... la suite

Perspectives
Par Eve Suzanne.

Paul Ricœur résume parfaitement le problème auquel nous sommes confrontés avec les neurosciences : « Ma thèse initiale est que les discours tenus d’un côté et de l’autre relèvent de deux perspectives hétérogènes, c’est-à-dire non réductibles l’une à l’autre et non dérivables l’une de l’autre. Dans un discours, il est question de neurones, de connexions neuronales, de système neuronal, dans l’autre, on parle de connaissance, d’action, de sentiment, c’est-à-dire d’actes ou d’états caractérisés par des intentions, des motivations, des valeurs »[1]. Si Ricœur se situe ici au niveau d’un dualisme sémantique, cette problématique vaut aussi pour le dualisme des substances. Les neurosciences considèrent qu’elles sont parvenues à combler le fossé entre le fait biologique (neurones …) et le fait psychique (sentiment …). Elles ont besoin pour asseoir leur prétention de ce présupposé puisque la neurobiologie se donne comme objectif d’expliquer les conditions même de l’émergence de l’idée scientifique. Auparavant, la science se préoccupait uniquement de produire des théories, des connaissances suivant le domaine dans lequel elle s’exerçait et pas de ce qui la produisait elle-même, d’où venaient les théories scientifiques.

Grâce à la plasticité synaptique, on peut entrevoir la possibilité pour les neurosciences de dépasser leur aversion vis-à-vis de toute forme de dualisme et atténuer leur position réductionniste. En effet, le fonctionnement du cerveau relève à la fois de processus cérébraux identiques pour tous et en même temps de variations au niveau de nos synapses en lien direct avec notre environnement.

L’Homme psychique et l’Homme neuronal, loin d’être ennemis, sont tout deux indispensables pour penser l’Homme dans sa globalité.

La plasticité cérébrale Eve Suzanne

Le cas de la psychanalyse
Par Eve Suzanne.

La neurobiologie peut-elle expliquer parfaitement le fonctionnement de la vie psychique ?

La difficulté sous-jacente est de déterminer qui des deux est la plus apte à fournir une telle explication entre la psychanalyse et la neurobiologie.

Cependant, peut-être que cette opposition n’était pas évidente au départ, et peut-être qu’elle ne l’est toujours pas : Sigmund Freud était convaincu qu’un jour la biologie viendrait valider les présupposés sur lesquels repose la psychanalyse et en particulier l’inconscient.

Dualisme et inconscient :

André Green, psychanalyste et anciennement lacanien (de 1955 à 1967) se montre particulièrement virulent envers certaines prétentions des neurosciences. Ainsi il s’oppose à un aspect fondamental de leur démarche qui place au même niveau activité cérébrale et vie psychique et fait que la compréhension du premier doit permettre automatiquement la compréhension du second. Dans un article rédigé en 1992, l’auteur parle « d’une dénégation forcenée de la complexité du fonctionnement psychique et du même coup de l’inconscient [...], par les défenseurs de la cause du cerveau, neurobiologistes, psychiatres et neurologues »*. Certes, la vie psychique dépend de l’activité cérébrale. Mais les neurosciences nie toute particularité du fonctionnement psychique d’un individu à l’égard des ses connexions synaptiques qui ont lieu dans son cerveau. Elles considèrent que ne pas reconnaître que seules les neurosciences nous permettront de comprendre la vie psychique de l’individu serait antiscientifique car alors ce serait croire en l’Esprit et donc défendre une forme de dualisme des substances dépassé aujourd’hui, tel qu’il fut théorisé par Descartes. Pour les neurobiologistes tous les troubles psychologiques ont une cause exclusivement organique, sinon c’est une maladie imaginaire.

Par ailleurs, poser l’existence d’un inconscient face à la conscience est très problématique pour les neurosciences : si la conscience est parfaitement réductible à l’activité cérébrale quant est-il de l’inconscient tel que Freud le façonna ? Comment les mêmes processus neuronaux qui causent la conscience peuvent-ils parallèlement être à l’origine de l’inconscient ?

Contre toute attente ce sont les neurosciences elles-mêmes qui vont redorer le blason de l’inconscient grâce à l’inconscient cognitif. Or loin de réhabiliter l’inconscient freudien, il se veut celui qui va définitivement le faire tomber dans l’oubli. En effet chez l’inconscient cognitif, il n’y a pas de désir refoulé, d’interprétation de nos rêves… Au contraire, il tombe dans les mêmes grilles de lecture que la conscience, comme une caractéristique de plus de notre activité cérébrale. La majorité de nos processus neuronaux peuvent être qualifiés d’inconscients.

En voici un exemple (de H. Von Helmholtz (1821-1894))[1]: tae-cat

Nous lisons « THE CAT » sans difficulté car nous avons acquis une reconnaissance visuelle des mots qui s’applique spontanément à cette situation, c’est-à-dire inconsciemment. Nous disposons d’une mémoire procédurale mais aussi des automatismes, comme conduire une voiture devient naturel après une certaine pratique. L’inconscient cognitif regroupe l’ensemble des processus de traitement de l’information consciemment inaccessibles à l’individu. Au contraire pour la psychanalyse, l’inconscient se constitue à partir du refoulement. C’est-à-dire qu’il contient des productions mentales qui sont maintenues hors du système conscient par la « censure » s’incarnant dans l’éducation, la société, notre expérience de la vie. La psychanalyse considère que ce sont de telles idées qui peuvent se manifester à travers des réactions non maîtrisées (comme le lapsus) voire maladives (comme les névroses) lorsque le refoulement est un échec.

Un rapprochement possible ?

A la question de savoir si Freud est soluble ou pas dans les neurosciences, la réponse est non, tout simplement parce que psychanalyse et neurobiologie ne parlent pas de la même chose. Ce qui les relie est que toute deux envisagent que le comportement de l’Homme repose en parti sur des processus qui échappent à sa conscience. Ce qui fait dire à ­Nicolas Georgieff (professeur de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent à l’université Lyon-I et membre de l’Institut des sciences cognitives), que psychanalyse et neurosciences représentent « deux démarches intellectuelles profondément originales, deux descriptions d’un même objet – les mécanismes de la psyché humaine – mais à deux échelles opposées, deux méthodes incapables de répondre chacune aux questions posées par l’autre parce qu’elles n’éclairent pas les mêmes propriétés »[2]. Ainsi, psychanalyse et neurosciences, loin d’être incompatibles peuvent proposer deux niveaux de lecture d’une même maladie mentale. Celle-ci peut être envisagée comme le résultat de processus de refoulement qu’il faut mettre au jour et à la fois comme un trouble biologique et donc une défaillance neuronale.

Par ailleurs, pour François Ansermet, psychanalyste et chef d’un service de psychiatrie de l’enfant, et Pierre Magistretti, directeur d’un centre de neurosciences psychiatriques, un rapprochement est possible entre les deux disciplines. Ils s’appuient sur le concept de plasticité cérébrale qui a la fois permet aux neurosciences de ne pas s’enterrer dans une position réductionniste trop simpliste qui ne viserait qu’à évacuer toute forme de dualisme et à la fois permet à l’inconscient psychanalytique et cognitif de coexister dans l’explication comportementale d’un sujet. Les synapses se modifient, se développent, voire peuvent apparaître au gré de l’expérience que ce soit chez l’Homme ou chez l’animal. Ainsi les connexions synaptiques entre les neurones changent elles aussi et permettent les phénomènes de mémorisation. Cependant les auteurs vont plus loin que Changeux et soutiennent que la plasticité cérébrale ne s’arrête pas à la mémoire mais qu’au contraire : « les mécanismes de plasticité seraient également à l’origine de la construction d’une réalité interne inconsciente »[3]. Cette théorie particulièrement surprenante et innovante en la matière est peut être la clef qui permettra de dépasser l’idée que toute forme de dualisme est contraire aux avancées des sciences et particulièrement des neurosciences : laisser une place à l’Homme psychique ne signifie pas nécessairement évincer l’Homme neuronal. En effet, il y a une forme de dualité entre ce qui relève uniquement du fait neuronal comme la vision ou même l’inconscient cognitif et ce qui relève du fait psychique qui, bien que lié à l’activité cérébrale, ne se réduit pas. On peut même aller plus loin : c’est au contraire notre activité cérébrale qui s’adapte à notre expérience, le vécu prime sur la biologie de notre cerveau.

Bref, on peut concevoir que nous ne sommes pas déterminés par nos neurones, mais c’est nous même qui les façonnons à l’image de notre vie (rappel : bien qu’une partie de notre activité cérébrale soit déterminée par des processus invariants).

Lire la suite :

Perspectives

Bibliographie

mercredi 20 janvier 2010

Bernard Golse Conclusion

Bernard Golse l'adolescence

Bernard Golse 3

Bernard Golse Pedopsychiatrie 2

Les CMPP Tristan Garcia Fons

Tristan Garcia-Fons
1er 2009, par www.appeldesappels.org // Qu’est ce qui ne va pas dans le soin psychique et la santé mentale ?
Les CMPP, comme beaucoup d’autres structures médico-sociales et de soins, sont actuellement atteints dans ce qui fait leur originalité et leur utilité : l’accueil en consultation de l’enfant ou de l’adolescent et de sa famille par une équipe plurielle qui cherche à adapter la prise en charge au cas par cas. Ils sont exposés aux retraits (après ceux des RASED dans les écoles) de postes d’enseignants spécialisés (psychopédagogues), de psychologues et de directeurs pédagogiques mis à disposition par l’Education Nationale, complètement intégrés dans l’équipe du CMPP pour contribuer à aider les enfants en difficulté à l’école. Ils sont confrontés à la mise en cause de la principale convention de travail des personnels (la convention 66), à la suppression de la prise en charge des frais de transports (particulièrement problématique pour les CMPP en zones rurales) et au risque d’une remise en question de la prise en charge des soins à 100 % pour tous (les personnes bénéficiant de l’AMD en particulier). Comme dans de nombreux secteurs, la fureur gestionnaire bat son plein, qui vise non seulement la réduction des « coûts sociaux », mais cherche à imposer les dogmes de l’entreprise privée au travers notamment de l’évaluation et plus précisément de la « démarche qualité », cette forme de management né chez Toyota dans les années 60 pour produire des voitures « zéro défaut ». Toutes les pratiques doivent désormais entrer dans des protocoles et rien ne doit échapper à cette entreprise de normalisation, à commencer par l’enfant lui-même. C’est cette entreprise de normalisation qui vient à l’encontre de la manière dont nous envisageons notre travail en CMPP dont je vous parlerai principalement.
Nous recevons en CMPP toujours plus de demandes des enfants et de leurs familles qui cherchent de l’aide et un lieu pour parler de leurs inquiétudes, de leurs souffrances. Nous essayons de prendre le temps de comprendre et d’élaborer des projets personnalisés avec eux. Nous essayons aussi de prendre le temps d’échanger avec les enseignants des écoles et collèges, ou avec les travailleurs sociaux qui trouvent au CMPP un lieu pour parler et réfléchir à ce qu’ils vivent sur le terrain. Mais, dans le même temps, de plus en plus, la pression s’exerce sur nous pour que nous apportions notre caution, notre « expertise » comme on dit aujourd’hui, au processus de diagnostic-orientation ou encore de classification et d’aiguillage des enfants considérés comme dysfonctionnant. Avec les politiques et les conceptions qui découlent des nombreuses lois édictées ces dernières années (et en particulier la nouvelle loi de février 2005 sur les handicapés) nous sommes entrés dans l’ère des bilans, de la multiplication des catégories et du diagnostic généralisé qui dérive vers ce que j’appelle « l’extension du domaine du handicap ». Les enfants arrivent désormais, de plus en plus souvent, dans nos consultations déjà étiquetés « dyslexiques », « dysphasiques », « dyspraxiques », « hyperactifs » ou encore « intellectuellement précoces » (pour ne citer que quelques catégories à la mode) avec, déjà, des prescriptions de rééducations de toutes sortes ou des projets d’orientation déjà ficelés. L’enfant agité ou qui a du mal à apprendre, celui qui dérange ou déroge à la règle, on ne cherchera plus à comprendre le sens de ce qu’il manifeste qui peut, selon les cas, être par exemple le signe d’une peur, d’une difficulté à se situer dans le groupe ou encore d’une souffrance dépressive, toujours liés à une histoire et un environnement singuliers. On voudrait aujourd’hui s’en tenir au seul comportement, dans sa face la plus visible, et en fait la plus faussement évidente, qu’il faut rectifier, assister ou compenser. Très vite, cet enfant, jugé perturbé et perturbant, troublé et troublant, imaginé comme un petit animal tantôt victime tantôt nuisible, peut être orienté dans une classe spéciale au sein de l’école habituelle (CLIS en primaire ou UPI au collège) ou dans d’autres cas, sous couvert de l’idée consensuelle et généreuse de la scolarisation de tous en milieu habituel, on demandera la présence d’une auxiliaire de vie scolaire pour seconder l’instit. Dans tous ces cas, on ouvrira une demande de dossier à la maison du handicap et l’enfant se trouvera bientôt avec un statut de handicapé. Ses parents pourront recevoir une allocation de compensation (certaines familles aux fins de mois difficiles auront bien du mal à résister aux sirènes des 160 euros mensuels ou plus que leur apportera le handicap reconnu de leur enfant). Quoiqu’on puisse dire de la possibilité (théorique) de sortir du champ du handicap il n’est pas si facile de s’extraire de l’identification au statut de handicapé ni d’échapper à des filières qui ne permettent qu’exceptionnellement de rejoindre un cursus scolaire ou de formation habituel.
Finalement, tout enfant hors norme est aujourd’hui un handicapé en puissance dont le destin est déterminé de plus en plus tôt, alors qu’il s’agirait plutôt de prendre le temps de considérer sa situation avec tous les protagonistes concernés (parents, enseignants, enfant ou adolescent, …) pour proposer une prise en charge sans doute mieux adaptée et surtout moins définitive, où chacun pourrait retrouver sa place, sa marge de manœuvre et sa créativité.

Bernard Golse introduction à la pedopsychiatrie ... science dure ou molle ?

Marie Rose Moro et la langue maternelle

lundi 18 janvier 2010

Gori sur la psychanalyse ...et en HD

Comment en sommes nous arrivés là … Richard Horowitz

Comment en sommes nous arrivés là …
Là c’est à dire au lieu géométrique du trop probable croisement d’une obsession securitaire politiquement surjouée, d’une vision reductrice de l’homme et de sa psychée et d’une ideologie évaluatrice directement importée du monde de l’entreprise et de celui de la finance (où elle vient d’ailleurs d’échouer lourdement),

Le point central n’est il pas en effet cette croyance inébranlable qui veut que toutes les recettes liberales peuvent s’appliquer à tous les secteurs de l’activité humaine.
Il n’existe donc plus de « hors marché, hors profit » tout est quantifiable donc tout est évaluable.

C‘est ce que Roland Gori intitule fort pertinemment la financiarisation de l’humain, tendant à considérer l’homme et ses actes comme un capital decliné en de simples unités de compte et de valeurs et donc auquel il est loisible d’appliquer les mêmes méthodes et mesures.
Il n’est alors guère étonnant que la psychiatrie et particulièrement la pedo psychiatrie, où se conjugue ces deux activités peu évaluables et quantifiables que sont le soin psychique et l’enseignement ( deux des trois métiers « impossibles » de Freud , le troisieme étant … gouverner ) deviennent des terrains d’affrontement de choix entre deux conceptions inconciliables de l’humain.

A l’utilitarisme normalisé et standardisé, nous ne pourrons toujours qu’opposer notre prise en compte revendiquée de l’homme dans sa complexité de sujet, sujet de ses désirs, de ses maux, de ses pensées, de ses actes, …
De même nous ne pouvons nous retrouver dans cet « homme unidimensionnel » là , qui ferait ainsi fi de ses incontournables dimensions psychiques, biologiques et sociales.

Plus largement, on comprend que tous ceux dont le métier a vocation de participer à l’eveil de la pensée complexe et critique des citoyens ne pouvaient également que rejeter ce type de conception.

En psychiatrie et en pédopsychiatrie l’œuvre emblématique et le vecteur de ce type de pensée aura été la construction puis l’instauration du DSM 4, Diagnostic and Statistical Manual ( of mental deseases) - version 4, long catalogue se voulant neutre et exhaustif de symptômes dument constatés, réunis par des concomitances statistiques possibles en syndromes, mais surtout sans aucun essai de compréhension psychopathologique (atheorisme).

Même si le DSM 4 n’a pas eu en Europe l’influence qu’il a pris outre atlantique, on retrouve néammoins son influence par exemple dans l’extension prise par les syndromes autistiques (troubles –très- envahissant du devellopement) dans la reflexion psychiatrique, en particulier dans leur version « dépsychopathologisée » …

Sortis pour partie de la pathologie, notamment sous l’influence d’association de parents dont on entend bien la détresse mais dont on doit regretter, pour certaines, l’extremisme, l’autisme devint un handicap, lié à un trouble de communication et ressortant de mesures principalement éducatives…

De même l’absence de réflexion étiologique a sonné le glas des névroses, du moins dans le DSM 4, où elle n’apparaissent bien sur plus que par leurs seuls symptômes émergents ( TOC, phobies et attaques de paniques ou conversions) … susceptibles de réponses comportementalistes ou médicamenteuses exclusives.

Il nous faudra bien, un jour, réhabiliter la névrose !
D’abord parce que, haut lieu de la condition humaine, elle nous concerne personnellement presque tous.
Ensuite, plus sérieusement, car elle constitue pour une bonne part le paradigme de notre connaissance actuelle du psychisme, permettant de resituer pour ce qu’il est (fixation, mécanisme de défense …) le symptôme ou le « trouble » actuellement tellement mis en avant ..
Enfin parce qu’elle sous tend en permanence notre pratique quotidienne : c’est elle, avec ses retentissement multiples, les impasses psychiques, scolaires et sociales qu’elle implique, ses intrications et ses répétitions qui justifie pour beaucoup la pluridisciplinarité des équipes de pédopsychiatrie et de CMPP .

Extrait intervention S Palazzi aux journées de la Federation

Nous avions fini par nous y habituer. La société changeait, la clinique changeait et notre pratique s’enrichissait. Nous avions des points de vue différents, certains étaient férus de psychanalyse, d’autres plus attirés par les thérapies systémiques voire cognitives, mais nous exercions ensemble dans des institutions reconnues de tous et garantes d’un désir et d’un devoir centré sur le bien commun. Chacun des praticiens était porteur d‘une mission collective qui générait une pratique forte, relativement stable et identifiable. Peu ou prou, nous partagions tous une certaine idée de la maladie, de la guérison mais aussi de ce que recouvrait des mots comme la « réussite » ou l’ « école ». Bien sûr nous n’étions pas sans savoir que le discours universitaire (hospitalier, pour ce qui nous concerne) avait tendance à privilégier un modèle conceptuel (le cognitivisme) plutôt qu’un autre (la psychanalyse), mais même si cela donnait parfois l’impression à certaines familles d’un bric-à-brac, voire d’une liste à la Prévert, nous avions appris à puiser dans cette diversité  pour continuer à travailler comme nous pensions devoir le faire. Bon an mal an, nous arrivions tous à travailler ensemble autour des mêmes patients.

( …….) Il est encore temps, nous avons une chance d’être entendu, mais il y a  deuxième une condition à cela : pour rentrer dans l’arène bon nombre d’entre nous, vont devoir faire l’effort de remettre en question leur « confort épistémologique. » Nous ne pouvons plus nous permettre de regarder le monde de la psychiatrie universitaire du haut de notre superbe en arguant que la psychanalyse ne doit pas être rayée de la carte, Nous ne pouvons plus pousser des cris d’orfraie devant des mots comme neurosciences et génétique en refusant sans autre forme de procès de possibles avancées scientifiques.

Si nous voulons gagner ce combat, il nous faut abandonner la rhétorique paresseuse du « ou bien, ou bien » et s’intéresser à la fois a l’inconscient et aux avancées des neurosciences, proposer des thérapies mais aussi des rééducations des troubles instrumentaux,  remettre en question la systématisation du passage par la MDPH et  témoigner des effets merveilleux de l’intégration scolaire pour nombre de nos jeunes patients autistes. Pour que la psychanalyse ne passe pas définitivement à la trappe, nous devons tous et tout de suite faire cet effort d’entendre d’autres paroles que les nôtres et d’y répondre. C’est dans ce rapport dialectique vivant que notre pratique pourra perdurer et s’enrichir.
Et à ceux qui, au nom de la psychanalyse, se réclament de la richesse de la poésie pour refuser une soi-disant pauvreté du « discours-savoir » scientifique, nous  dirons que même si l’homme à posé le pied sur la lune, il n’en demeure pas moins qu’aujourd’hui comme hier nous savons dire que « la terre est bleue comme une orange »…..




Texte de Vincent Balmes pour l'observatoire de la Fédération des CMPP

puisque Bernard Golse avait "sauté" une journée d'étude ... à voir

http://www.psynem.org/PedopsychiatriePsychanalyse/Cyberscopies/2/index.htm

les anciennes journées d'étude de l' AMPP

La veine s'en est quelque peu épuisée ...mais rappelons:
Juillet 1992: Histoire des CMPP avec le Dr Simone DECOBERT (médecin Directeur CMPP Claparéde)

Juillet 1993: Ethnopsychiatrie avec le Pr Tobie NATHAN (centre Georges Devereux)

Juillet 1994 Adolescence avec Serge LESSOURD psychanalyste

Juillet 1995: Maltraitances et sévices avec le Dr Jacques DANANCIER (psychiatre) et M Pierre VERDIER (magistrat)

Juillet 1996 Évolution des CMPP avec le Dr Jacques CHABANIER (Président de l'ANCMPP)

Juillet 1998: La trace avec J DE LAROBERTIE Psychanalyste

Juillet 2000: Pédo psychiatrie et génétique avec les Pr Arnold MUNNICH et Stanislas LYONNET (CHU Necker Enfants Malades)

Juillet 2002: Cadre thérapeutique et environnement social avec le Pr Antoine LAZARUS (Santé publique Bobigny) et Christian POUPLARD (Président de l'ANCMPP)


Juillet 2006 : L'évolution de la Pédo Psychiatrie avec le Pr Christian MILLE et le Dr Sandrine CALMETTES

Juillet 2007 : La loi de 2005 sur les handicapés, l'évaluation avec Thierry CASAGRANDE

Juillet 2008 : Le handicap avec Daniel CALIN , Miguel BENNASSAYAG

et pour commencer quelques images ...