Perspectives
Par Eve Suzanne.
Paul Ricœur résume parfaitement le problème auquel nous sommes confrontés avec les neurosciences : « Ma thèse initiale est que les discours tenus d’un côté et de l’autre relèvent de deux perspectives hétérogènes, c’est-à-dire non réductibles l’une à l’autre et non dérivables l’une de l’autre. Dans un discours, il est question de neurones, de connexions neuronales, de système neuronal, dans l’autre, on parle de connaissance, d’action, de sentiment, c’est-à-dire d’actes ou d’états caractérisés par des intentions, des motivations, des valeurs »[1]. Si Ricœur se situe ici au niveau d’un dualisme sémantique, cette problématique vaut aussi pour le dualisme des substances. Les neurosciences considèrent qu’elles sont parvenues à combler le fossé entre le fait biologique (neurones …) et le fait psychique (sentiment …). Elles ont besoin pour asseoir leur prétention de ce présupposé puisque la neurobiologie se donne comme objectif d’expliquer les conditions même de l’émergence de l’idée scientifique. Auparavant, la science se préoccupait uniquement de produire des théories, des connaissances suivant le domaine dans lequel elle s’exerçait et pas de ce qui la produisait elle-même, d’où venaient les théories scientifiques.
Grâce à la plasticité synaptique, on peut entrevoir la possibilité pour les neurosciences de dépasser leur aversion vis-à-vis de toute forme de dualisme et atténuer leur position réductionniste. En effet, le fonctionnement du cerveau relève à la fois de processus cérébraux identiques pour tous et en même temps de variations au niveau de nos synapses en lien direct avec notre environnement.
L’Homme psychique et l’Homme neuronal, loin d’être ennemis, sont tout deux indispensables pour penser l’Homme dans sa globalité.
vendredi 22 janvier 2010
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire