Association Medico Psycho Pédagogique VIALA

L'Association Viala regroupe neuf Centre Medico Psycho Pedagogique (CMPP) en Ile de France.
Son siége est à Paris.

AMPP Viala
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75015 PARIS
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Folio revient !

Folio fut longtemps le bulletin interne de l'AMPP.
Nouveau siécle (avec dix ans de retard!):
Ce blog est destiné à promouvoir la réflexion théorique et clinique au sein des CMPP de l'AMPP ...Il se veut donc un lien entre nous tous ... n'hésitez pas enrichissez le ...


Il peut permettre à chacun de publier un article, signaler un texte intéressant.
Il peut proposer des sujets de groupes ou de journées d'étude.
Ceux ci sont variés, glanés au fil de publications, de vidéo de conférences etc..
Tous cependant ont trait aux mouvements actuels agissants en psychiatrie, pedopsychiatrie et dans les CMPP.
Ceci est un blog, à savoir que l'ordre de publication est chronologique (dernier article paru en premier, et que donc une intervention scindée en deux ... commence par sa conclusion !).
Un dernier mot : allez sur le site Psynem (Psychiatrie Necker Enfants Malades) source inépuisable de docs sur les différents aspects actuels de la pedopsychiatrie
http://www.psynem.org/


Textes à adresser à l'AMPP ... publication rapide !
Par ailleurs ce blog peut avoir jusqu'à 100 auteurs .. envoyez moi votre e mail et je vous inscris ... Richard Horowitz

jeudi 28 janvier 2010

Tenir compte de la dimension culturelle des affections, en psychopathologie de l’enfant

Tenir compte de la dimension culturelle des affections, en psychopathologie de l’enfant
Venant de prendre mes fonctions de Médecin Responsable au CMPP de Saint Denis « les trois rivières », je profite de l’ouverture de ce blog pour témoigner et aussi proposer un échange à propos de la multi culturalité des patients et des problèmes qu’elle induit. En trois mois j’ai reçu près d’une centaine d’enfants dont plus de 90% s’inscrivent dans cette problématique : parents immigrés, pour la plupart du Maghreb et de l’Afrique, cumulant des problèmes sociaux, psychiques, et des difficultés de repérages identitaires. La symptomatologie des enfants et la stratégie de soins sont évidemment empreints de cette particularité. Cet article de T Ferradji paru sur le site de l’espace éthique de l’AP/HP me semble intéressant comme écho à cette dimension de notre travail. Pourrait-on partager entre CMPP sur cette question sans doute diversement présente selon l’implantation géographique ?
Docteur Anne marie TROILLARD



Taïeb Ferradji
Psychiatre, service de psychopathologie de l’enfant et de l’adolescent, CHU Avicenne, AP-HP
 
Énoncer un cadre culturellement pertinent

J’exerce dans le service de psychopathologie de l’enfant et de l’adolescent, à l’hôpital Avicenne, où je suis responsable de la conciliation transculturelle. La très grande majorité des patients qui nous sont adressés sont des enfants, souvent envoyés consulter à la demande de leur école. Il me faut témoigner de la quasi absence de sinistrose chez des sujets ayant la soixantaine. En 10 années de consultations, je n’ai eu à prendre en charge qu’un cas de névrose traumatique.

Il a été déjà souligné que la problématique de l’accueil des migrants à l’hôpital est complexe. En fait, c’est la réalité de la migration qui est complexe. Oublier un niveau de complexité, c’est prendre de risque de produire des artefacts d’analyse.
Notre consultation reçoit des patients qui viennent à la demande de professionnels (dispensaires, PMI, autres services hospitaliers) qui estiment rencontrer un obstacle de taille. Les problèmes qui sont soulevés sont fréquemment d’ordre culturel. Dans un nombre limité de séances (trois ou quatre), sur une période de 6 à 9 mois en moyenne, nous essayons de lever des blocages qui peuvent être très handicapants sur un plan social. Au terme de ces cycles de consultation, les patients retournent vers leur mode de prise en charge primaire habituel. Le thème du métissage est central. à mon sens, les migrants sont d’abord des métis. Dans la très grande majorité des cas, nous accueillons des enfants de migrants auxquels cette question centrale se pose : comment rompre avec l’ancêtre sans le trahir. C’est une affaire d’affiliation, de loyauté. A l’enfance et a fortiori à l’adolescence, une série de choix plus ou moins douloureux sont inévitables. Quel modèle faut-il faire sien, celui des parents ou de la société d’accueil ? Bien des décisions exigent des efforts substantiels en vue de choisir sa voie.

Chacun connaît les caractéristiques de la Seine-Saint-Denis sur le plan économique et social. Dans la consultation d’addictologie de l’hôpital Avicenne, par exemple, 72 % des patients sont d’origine migrante. Ils sont accueillis très majoritairement dans de nombreux services de notre institution de soins. Dès lors, la dimension migrante n’est-elle pas surdéterminante dans l’apparition de nombre de pathologies ? On doit tenir compte de cette dimension, s’il l’on veut améliorer la pertinence et l’efficacité des projets de soins que l’on propose. En reconnaissant la composante culturelle de bon nombre de situations justifiant une consultation en service de psychopathologie, on se donne un levier d’action supplémentaire. Avant tout, la complexité des réalités auxquelles nous sommes aux prises ne saurait être sous-estimée.

On est en droit de parler d’un cadre culturellement pertinent, en considérant la relation médecin/patient. Bien évidemment, cette relation est asymétrique. Son modèle a été énoncé par Laennec : un sachant diagnostique et prescrit. Notre démarche s’efforce de rééquilibrer quelque peu cette relation asymétrique. En effet, les patients sont porteurs de représentations et de théories et il est capital de les comprendre. Un principe de base consiste donc à aller vers l’autre, en faisant preuve d’écoute. Ma formation de psychiatre m’a conféré des catégories diagnostiques. Songeons ainsi à la classification internationale des maladies. Voir des patients, c’est en permanence associer des noms à des conditions, c’est classer les personnes en fonction de diagnostics.

Comprendre l’histoire des personnes migrantes : l’exemple d’un couple d’origine malienne et de leur enfant

Lors d’une consultation récente, j’ai reçu deux parents maliens, ainsi que leur enfant, à la demande de la médecine scolaire. L’histoire de cette famille est très éloquente. Le père ne devait pas partir de son pays. Il a dû le faire pour prendre la place d’un frère décédé dans des conditions mystérieuses. Sa famille s’était à ce sujet posé beaucoup de questions. Qu’était-il arrivé ? Avait-il été victime d’une attaque en sorcellerie ? La mort de ce frère est restée dans l’impensable. Or, l’être humain a d’une manière générale besoin de se représenter ce qui arrive, pour ne pas sombrer dans l’angoisse de l’indicible et dans le trauma. Il n’a pas été évident d’expliquer à ces parents d’origine malienne ce qu’est une rupture d’anévrisme. Dans leur système de valeurs, décrire la chaîne de causalité responsable de la mort d’un frère, à cause d’une cardiopathie jamais diagnostiquée eût été un non sens. Mieux valait puiser dans leur monde de représentations quelque chose de communicable et de concevable.
Quelle était la motivation de la consultation ? Le petit garçon de ce couple malien avait mordu un autre enfant à l’oreille en classe. Il était décrit comme « mal élevé », « hyperactif », « ne tenant pas en place ». Les patients que nous recevons sont porteurs non seulement de représentations mais encore d’une histoire. Le père devait initialement rester à Bamako. Il a pris la place d’un frère mort. De plus, marié au pays, sa femme n’avait longtemps jamais pu avoir d’enfant. L’idée avait germé dans la tête de l’homme que quelque chose l’empêchait d’avoir un enfant. Cela a dû très certainement contribuer à son départ du Mali. En arrivant en France, il s’est remarié avec une femme de la communauté malienne. Le couple a eu cet enfant, que nous avons reçu en consultation. Sa mère, depuis peu de temps en France, ne parlait presque pas la langue française. Sa grossesse avait été compliquée sur le plan obstétrique. Les familles migrantes sont en règle générale créatives dans l’invention de stratégies d’adaptation à une société qui n’est pas la leur. Ce n’est qu’une minorité d’enfants qui doivent recourir à une consultation comme la nôtre.

Il est souvent dit qu’un enfant mal nommé démarre mal dans la vie. Le choix d’un prénom obéit à certaines règles et plusieurs éléments sont à considérer pour que ce choix soit heureux. Or, les parents d’origine malienne ont choisi de donner à leur garçon le nom du grand père décédé un au auparavant. Lors de la grossesse, on a dit de l’enfant à venir : « c’est son grand père ». En d’autres termes, c’était un enfant ancêtre. Il a comme naturellement occupé la place du grand père disparu. De ce fait, la mère s’adressait à son garçon en l’appelant « Sidi », c'est-à-dire « Maître », « Seigneur » ou « Monsieur ». Le père l’appelait « papa ». Ces parents n’ont pas élevé leur enfant au milieu de leur famille, au Mali, mais seuls à Bagnolet. Pour cette raison, il n’existait aucune instance de médiation entre les parents et leur enfant. Ce dernier s’est trouvé être un enfant roi dans l’espace privé du foyer où il grandissait. Lorsqu’il a dû rejoindre l’école maternelle, il a vécu un traumatisme majeur. Il lui fallait respecter les autres enfants, de même que les enseignants, partager les jouets, etc. Comme on pouvait le redouter en considérant la trajectoire de ce garçon, il a réagi de manière très violente. Evidemment, l’école n’était pas obligée de s’intéresser aux causes de la violence d’un enfant. En l’espèce, la maîtresse ne disposait pas de tous les éléments requis pour comprendre les raisons d’un comportement aberrant. Elle s’est bornée à convoquer la mère pour lui dire que leur enfant était « mal élevé » et qu’on ne pouvait plus l’accueillir en classe. Une blessure narcissique considérable en a résulté. Les parents ont dû subir une crise grave et aucun aîné ne pouvait intervenir dans le but de d’adoucir l’épreuve par une médiation. Toute leur famille se trouvait au Mali.

Il nous est donc revenu de démêler l’écheveau de l’histoire de ces personnes migrantes pour que l’enfant ne soit plus perçu à l’école comme une simple « cause de problèmes ». Lorsque la maîtresse d’école a su quelle était l’histoire des parents et de l’enfant, elle a modifié son regard. Les parents n’étaient plus perçus comme démissionnaires mais simplement comme très démunis. Notre tâche a été de contribuer à les mettre en situation de réaliser quelque chose et non plus de subir. Manifestement, les parents ont été tétanisés par la nature de « l’enfant ancêtre ». Au cours d’une série de consultations, nous avons posé des limites à l’enfant, de même qu’une stratégie que les parents ont pu s’approprier car ils l’ont validée. Ainsi, leur garçon a pu se remettre à apprendre, en respectant l’espace des autres.
Je clôturerai mon propos en empruntant une citation lue dans le Monde d’un ambassadeur de France dans un pays d’Amérique latine : « je viens réconcilier le pays de mes parents avec celui de mes enfants. » C’est exactement en ce sens qu’il faut entendre notre travail consistant à retisser des liens.

vendredi 22 janvier 2010

Franck Chaumont La Nuit Securitaire

golse: l'enfant

plasticité ... la suite

Perspectives
Par Eve Suzanne.

Paul Ricœur résume parfaitement le problème auquel nous sommes confrontés avec les neurosciences : « Ma thèse initiale est que les discours tenus d’un côté et de l’autre relèvent de deux perspectives hétérogènes, c’est-à-dire non réductibles l’une à l’autre et non dérivables l’une de l’autre. Dans un discours, il est question de neurones, de connexions neuronales, de système neuronal, dans l’autre, on parle de connaissance, d’action, de sentiment, c’est-à-dire d’actes ou d’états caractérisés par des intentions, des motivations, des valeurs »[1]. Si Ricœur se situe ici au niveau d’un dualisme sémantique, cette problématique vaut aussi pour le dualisme des substances. Les neurosciences considèrent qu’elles sont parvenues à combler le fossé entre le fait biologique (neurones …) et le fait psychique (sentiment …). Elles ont besoin pour asseoir leur prétention de ce présupposé puisque la neurobiologie se donne comme objectif d’expliquer les conditions même de l’émergence de l’idée scientifique. Auparavant, la science se préoccupait uniquement de produire des théories, des connaissances suivant le domaine dans lequel elle s’exerçait et pas de ce qui la produisait elle-même, d’où venaient les théories scientifiques.

Grâce à la plasticité synaptique, on peut entrevoir la possibilité pour les neurosciences de dépasser leur aversion vis-à-vis de toute forme de dualisme et atténuer leur position réductionniste. En effet, le fonctionnement du cerveau relève à la fois de processus cérébraux identiques pour tous et en même temps de variations au niveau de nos synapses en lien direct avec notre environnement.

L’Homme psychique et l’Homme neuronal, loin d’être ennemis, sont tout deux indispensables pour penser l’Homme dans sa globalité.

La plasticité cérébrale Eve Suzanne

Le cas de la psychanalyse
Par Eve Suzanne.

La neurobiologie peut-elle expliquer parfaitement le fonctionnement de la vie psychique ?

La difficulté sous-jacente est de déterminer qui des deux est la plus apte à fournir une telle explication entre la psychanalyse et la neurobiologie.

Cependant, peut-être que cette opposition n’était pas évidente au départ, et peut-être qu’elle ne l’est toujours pas : Sigmund Freud était convaincu qu’un jour la biologie viendrait valider les présupposés sur lesquels repose la psychanalyse et en particulier l’inconscient.

Dualisme et inconscient :

André Green, psychanalyste et anciennement lacanien (de 1955 à 1967) se montre particulièrement virulent envers certaines prétentions des neurosciences. Ainsi il s’oppose à un aspect fondamental de leur démarche qui place au même niveau activité cérébrale et vie psychique et fait que la compréhension du premier doit permettre automatiquement la compréhension du second. Dans un article rédigé en 1992, l’auteur parle « d’une dénégation forcenée de la complexité du fonctionnement psychique et du même coup de l’inconscient [...], par les défenseurs de la cause du cerveau, neurobiologistes, psychiatres et neurologues »*. Certes, la vie psychique dépend de l’activité cérébrale. Mais les neurosciences nie toute particularité du fonctionnement psychique d’un individu à l’égard des ses connexions synaptiques qui ont lieu dans son cerveau. Elles considèrent que ne pas reconnaître que seules les neurosciences nous permettront de comprendre la vie psychique de l’individu serait antiscientifique car alors ce serait croire en l’Esprit et donc défendre une forme de dualisme des substances dépassé aujourd’hui, tel qu’il fut théorisé par Descartes. Pour les neurobiologistes tous les troubles psychologiques ont une cause exclusivement organique, sinon c’est une maladie imaginaire.

Par ailleurs, poser l’existence d’un inconscient face à la conscience est très problématique pour les neurosciences : si la conscience est parfaitement réductible à l’activité cérébrale quant est-il de l’inconscient tel que Freud le façonna ? Comment les mêmes processus neuronaux qui causent la conscience peuvent-ils parallèlement être à l’origine de l’inconscient ?

Contre toute attente ce sont les neurosciences elles-mêmes qui vont redorer le blason de l’inconscient grâce à l’inconscient cognitif. Or loin de réhabiliter l’inconscient freudien, il se veut celui qui va définitivement le faire tomber dans l’oubli. En effet chez l’inconscient cognitif, il n’y a pas de désir refoulé, d’interprétation de nos rêves… Au contraire, il tombe dans les mêmes grilles de lecture que la conscience, comme une caractéristique de plus de notre activité cérébrale. La majorité de nos processus neuronaux peuvent être qualifiés d’inconscients.

En voici un exemple (de H. Von Helmholtz (1821-1894))[1]: tae-cat

Nous lisons « THE CAT » sans difficulté car nous avons acquis une reconnaissance visuelle des mots qui s’applique spontanément à cette situation, c’est-à-dire inconsciemment. Nous disposons d’une mémoire procédurale mais aussi des automatismes, comme conduire une voiture devient naturel après une certaine pratique. L’inconscient cognitif regroupe l’ensemble des processus de traitement de l’information consciemment inaccessibles à l’individu. Au contraire pour la psychanalyse, l’inconscient se constitue à partir du refoulement. C’est-à-dire qu’il contient des productions mentales qui sont maintenues hors du système conscient par la « censure » s’incarnant dans l’éducation, la société, notre expérience de la vie. La psychanalyse considère que ce sont de telles idées qui peuvent se manifester à travers des réactions non maîtrisées (comme le lapsus) voire maladives (comme les névroses) lorsque le refoulement est un échec.

Un rapprochement possible ?

A la question de savoir si Freud est soluble ou pas dans les neurosciences, la réponse est non, tout simplement parce que psychanalyse et neurobiologie ne parlent pas de la même chose. Ce qui les relie est que toute deux envisagent que le comportement de l’Homme repose en parti sur des processus qui échappent à sa conscience. Ce qui fait dire à ­Nicolas Georgieff (professeur de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent à l’université Lyon-I et membre de l’Institut des sciences cognitives), que psychanalyse et neurosciences représentent « deux démarches intellectuelles profondément originales, deux descriptions d’un même objet – les mécanismes de la psyché humaine – mais à deux échelles opposées, deux méthodes incapables de répondre chacune aux questions posées par l’autre parce qu’elles n’éclairent pas les mêmes propriétés »[2]. Ainsi, psychanalyse et neurosciences, loin d’être incompatibles peuvent proposer deux niveaux de lecture d’une même maladie mentale. Celle-ci peut être envisagée comme le résultat de processus de refoulement qu’il faut mettre au jour et à la fois comme un trouble biologique et donc une défaillance neuronale.

Par ailleurs, pour François Ansermet, psychanalyste et chef d’un service de psychiatrie de l’enfant, et Pierre Magistretti, directeur d’un centre de neurosciences psychiatriques, un rapprochement est possible entre les deux disciplines. Ils s’appuient sur le concept de plasticité cérébrale qui a la fois permet aux neurosciences de ne pas s’enterrer dans une position réductionniste trop simpliste qui ne viserait qu’à évacuer toute forme de dualisme et à la fois permet à l’inconscient psychanalytique et cognitif de coexister dans l’explication comportementale d’un sujet. Les synapses se modifient, se développent, voire peuvent apparaître au gré de l’expérience que ce soit chez l’Homme ou chez l’animal. Ainsi les connexions synaptiques entre les neurones changent elles aussi et permettent les phénomènes de mémorisation. Cependant les auteurs vont plus loin que Changeux et soutiennent que la plasticité cérébrale ne s’arrête pas à la mémoire mais qu’au contraire : « les mécanismes de plasticité seraient également à l’origine de la construction d’une réalité interne inconsciente »[3]. Cette théorie particulièrement surprenante et innovante en la matière est peut être la clef qui permettra de dépasser l’idée que toute forme de dualisme est contraire aux avancées des sciences et particulièrement des neurosciences : laisser une place à l’Homme psychique ne signifie pas nécessairement évincer l’Homme neuronal. En effet, il y a une forme de dualité entre ce qui relève uniquement du fait neuronal comme la vision ou même l’inconscient cognitif et ce qui relève du fait psychique qui, bien que lié à l’activité cérébrale, ne se réduit pas. On peut même aller plus loin : c’est au contraire notre activité cérébrale qui s’adapte à notre expérience, le vécu prime sur la biologie de notre cerveau.

Bref, on peut concevoir que nous ne sommes pas déterminés par nos neurones, mais c’est nous même qui les façonnons à l’image de notre vie (rappel : bien qu’une partie de notre activité cérébrale soit déterminée par des processus invariants).

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Bibliographie